L’église Saint-Martin : est une église romane, 3 nefs, refaite en 1852, conservant l’intéressante abside ronde à l’intérieur, polygonale à 9 pans à l’extérieur et l’absidiole Nord liée à l’abside.
C’est ainsi que Dom Réginald Biron décrivait l’église St Martin de Léognan en 1928.
Construite à la fin du XI° siècle, au début, elle était simplement une chapelle destinée à recevoir les pèlerins de St Jacques de Compostelle qui aimait bien passer à Léognan pour reprendre des forces (bon vin, bonne chère).
De l’église primitive, de pur style roman, ne subsistent que l’abside et l’absidiole. Le clocher ne date que de la fin du XV° siècle (1467). C’est grâce au soutien et aux dons apportés par le ministre Théodore Ducos, propriétaire de Châteauneuf que la restauration menée par l’architecte J.B. Lafargue fut possible au XIX° siècle (1852).
Elle fut classée monument historique en 1862. Lafargue reconstruit presque entièrement l’édifice et en particulier les 3 chapelles sur les recommandations de Viollet-le-Duc qui a cité l’église comme un pur exemple du principe de construction romane.
L’abside :
A l’intérieur et à l’extérieur, elle a un double étage d’arcatures aveugles ou à jour.
A l’intérieur, le chapiteau de gauche de l’abside droite représente St Eutrope et la jeune Saintaise Eustelle.
Au dehors, les arcatures sont séparées par un cordon de festons opposés et retombant sur pilastre et sur corbeau richement sculpté : animaux, fleurons, oiseaux, personnages dévorés par des serpents.
Corbeaux de la corniche : entrelacs, oiseaux, personnages portant un tonneau.
Chapiteaux des arcatures : entrelacs et feuillages
Chapiteaux de l’arc triomphal , animal vernissant des feuillages, lion à queue et langue empanachées.
Le baptistère :
De forme ovoïde, il est décoré de coquilles St Jacques, thème que l’on retrouve à l’intérieur sur un chapiteau de gauche près de l’autel.
Le chemin de croix fut offert par un généreux paroissien, Monsieur La Béfaude en novembre 1883.
Les Saints Patrons :
– St Martin : C’est à Saint Martin que l’église fut dédiée par l’ordre des Hospitaliers de St Jean de Jérusalem, sur le chemin de Belin vers le sud. Evêque de Tours au IV° siècle, il fut l’évangélisateur des Gaules jusqu’à sa mort en 397.
Citoyen romain né en 316 à Sabaria en Panonie (actuelle Hongrie), Saint Martin fut un perpétuel migrant. Nombreux sont les lieux qu’il a traversés : la Panonie, l’Italie, la Gaule et une partie de l’Allemagne.
Il a surtout marqué ces lieux par son charisme personnel. Saint Martin est surtout connu avec l’épisode du manteau partagé : alors qu’il était jeune militaire à Amiens, il partagea son manteau avec un pauvre.
« C’est un converti, un amoureux de Dieu, des pauvres dans lesquels il reconnaît le Christ et un défenseur de la foi, à la suite du grand évêque Hilaire. Il a accepté de renoncer à toutes ses richesses pour n’être riche que du don de l’Esprit Saint. »
Il fut un moine toute sa vie. A Ligugé, il établit en l’an 360 sa cellule d’ermite, sur le modèle des moines d’Orient. Il y restera 10 ans avant de devenir évêque de Tours (v. 371). Même dans ses fonctions, il saura se retirer régulièrement à Marmoutier dans le monastère qu’il fonda.
Saint Martin est un modèle de vie monastique. Il s’est distingué par son travail apostolique : il enseigne le triomphe de la charité par le chemin de l’humilité et de la prière dans une communauté de frères.
Il est toujours resté ouvert aux besoins des hommes. Il évangélisa de nombreuses régions dans les campagnes.
Son tombeau à Candes en Touraine (où il décéda en 397) est le centre d’un important pèlerinage. Sa fête est célébrée le 11 novembre.
– St Eutrope : 1er évêque de Saintes, martyr exécuté pour avoir converti Eustelle, fille d’un gouverneur romain. On honorait dans cette église les reliques de St Eutrope (quelques ossements retrouvés). On portait devant sa statue (polychrome du XV° siècle) les enfants nouveau-nés afin qu’ils soient « bien construits ».
Le 30 avril, un pèlerinage des femmes enceintes avait lieu afin que leurs couches se passent bien.