Choisir l’Amour
Comme il est facile de scruter le comportement des autres, de l’évaluer à l’aune de nos lois morales ou ecclésiales… Comme il est difficile de reconnaître « la poutre » qui obstrue notre œil. Quand Jésus énonce la Loi, il met en lien notre rapport à Dieu – « tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit » – et notre rapport aux autres – « tu aimeras ton prochain comme toi-même. »
Nos nombreuses traditions, culturelles, familiales, ecclésiales, sont bonnes et justes. Mais elles nous conduisent parfois à l’obsession des mains propres, à des procès de condamnation envers nous-mêmes ou envers les autres, à l’exclusion. Au nom de la pureté, nous risquons de nous éloigner de nos frères humains, de quitter le chemin de l’Évangile, d’oublier notre visage d’hommes et de femmes créés à l’image et à la ressemblance de Dieu.
A quoi m’invite l’Évangile de ce jour ? Bien sûr, à vivre la loi et les traditions qui balisent le chemin des relations… mais surtout à aller beaucoup plus loin encore : serai-je capable de choisir toujours l’amour au risque de perdre l’idée de mon intégrité, l’image de ma pureté ? Serai-je capable de choisir inconditionnellement le regard de Dieu, son mouvement d’approche bienveillante de toute humanité, au risque de me « salir les mains », de me compromettre, comme lui, dans l’épaisseur de la chair et de l’Histoire ?
Un frère carme.